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La légende du roi des caïmans

Un jour où l'eau du fleuve avait monté tout d'un coup, le roi des caïmans était parti à la chasse. Il était couché sur la rive et surveillait un singe qui s'amusait dans un arbre pas loin de là. L'arbre était très penché au-dessus de la rivière et le singe sautait d'une branche à l'autre de façon très imprudente. Le caïman le regardait faire et se disait : « Continue à sauter comme ça, petit singe. Si jamais tu tombes à l'eau, tu n'auras même pas le temps de voir si elle est froide que je t'aurai déjà avalé. » Mais le singe continuait à faire des cabrioles et à sauter d'une branche à l'autre. Il s'accrochait par une main, puis par le pied, puis par la queue. À un moment, le singe aperçut le caïman qui le regardait et il devina tout de suite ses pensées (ce qui n'était pas bien difficile, je l'avoue!). Mais cela ne l'effraya pas du tout. Au contraire! Il se mit même à faire des acrobaties de plus en plus dangereuses. Il faisait des pirouettes, puis des vrilles et même des sauts périlleux. Et bien sûr, ce qui devait arriver arriva. Une branche cassa, et le singe tomba dans l'eau.

Le roi des caïmans se précipita tout de suite pour l'attraper, mais voilà. Le singe, par une chance incroyable, était tombé dans les branches d'un arbre déraciné qui flottait sur la rivière. Quand le singe constata sa chance, il se remit de plus belle à faire des cabrioles pour narguer le caïman. « Na! Na! Tu croyais bien m'attraper, vieux caïman, mais tu n'y arriveras pas! » Le caïman, surpris de voir le singe lui échapper, faisait des plans. Il appela vite quelques amis en renfort et leur dit tout doucement : « Si on veut attraper ce singe insolent, il faut absolument éviter que cet arbre n'atteigne la rive. Aidez-moi à le garder au large, et poussons-le vers l'île qui est là-bas. Ensuite, nous pourrons obliger le singe à descendre de l'arbre et nous l'attraperons. » Et c'est ce que les caïmans firent.

Quand le singe vit approcher la terre, il croyait que c'était le rivage. Il sauta donc de son radeau et se réfugia vite au sommet d'un grand arbre. « Viens me chercher, si tu es capable, roi des caïmans! cria-t-il en riant. Tu croyais pouvoir m'attraper, mais je suis bien plus rapide et bien plus malin que toi. »

« Tu te crois sauvé, petit singe, répondit le roi des caïmans, mais tu ne l'es pas du tout. Tu es ici prisonnier sur une île, et cette île appartient à mon peuple. J'ai fait placer mes sujets tout autour de l'île. Bientôt, tu seras bien obligé de descendre de ton arbre et alors, nous t'attraperons. » Le singe fit rapidement le tour de l'île en sautant d'une branche pour vérifier ce que disait le caïman, puis constatant que c'était vrai, il s'arrêta dans un arbre et réfléchit.

Voyant que le singe ne bougeait plus, le roi des caïmans se mit à lui parler. « Dis donc, au lieu d'attendre et de mourir de faim, tu ferais bien mieux de descendre. Tu sais bien que mon peuple est patient, et nous sommes des milliers. Nous pouvons nous relayer pour te guetter aussi longtemps qu'il le faudra. »

Le singe répondit : « Vous n'êtes pas des milliers. Ton peuple est petit. Quand j'ai fait le tour de l'île, j'ai pu vous compter. Vous êtes à peine vingt, peut-être trente. »

Le roi des caïmans riait dans sa barbe. « Tu te crois bien malin, petit singe, mais ce n'est pas tout mon peuple qui est là, autour de l'île. Nous sommes bien plus nombreux que cela. Mon peuple compte des dizaines de milliers, même des centaines de milliers de caïmans. »

« Je ne te crois pas, répondit le singe. Seul le peuple des singes est aussi nombreux. Tout le monde sait que vous, les caïmans, vous êtes une espèce en voie de disparition. »

Le roi des caïmans était très offensé que le singe pense une telle chose de son peuple. Quand on est le roi, ça ne fait pas plaisir à entendre. Il s'empressa donc de répondre au singe : « Comme ça, tu ne me croies pas. Soit! Comme tu dois mourir de toute façon, je suis prêt à te prouver, avant de te dévorer, que nous sommes bien des centaines de milliers. Je vais réunir tous mes sujets et tu vas les compter. »

« D'accord, répondit le singe. Je vais descendre de l'arbre pour vous compter, mais à une condition : tu dois me promettre que vous ne me toucherez pas tant que je n'aurai pas compté jusqu'à cent mille. Et si tu n'arrives pas à réunir cent mille caïmans, je serai libre. »

Le roi accepta tout de suite le marché du singe et fit appeler son peuple. Très vite, les caïmans commencèrent à arriver de partout. Il y en avait des centaines et des centaines. L'île entière était couverte. Tout autour de l'île, l'eau était remplie de caïmans. Et les caïmans continuaient d'arriver de partout.

« Alors, petit singe, tu comptes, oui ou non? »

« Cher roi, je vois bien que ton peuple est nombreux, mais comment veux-tu que je compte tes sujets? Ils sont si indisciplinés qu'ils n'arrêtent pas de bouger et je dois sans cesse recommencer. Tu devrais leur demander de s'aligner. Ce serait bien plus facile de les compter. »

Le roi vit bien que le singe avait raison. C'est une tâche très difficile de compter des caïmans qui bougent sans cesse. Il demanda donc à ses sujets de s'aligner bien sagement pour que le singe puisse les compter.

« Tu fais mettre le premier juste en dessous de mon arbre, dis le singe, puis un autre à côté, puis un autre et ainsi de suite. Moi, je monterai sur leur dos et je les compterai au fur et à mesure qu'ils s'aligneront. Comme ça, je serai certain de n'en manquer aucun. »

Dès que le premier caïman fut au pied de l'arbre, le singe commença à compter. « Un, deux, trois, quatre. » Au fur et à mesure qu'il comptait, les caïmans s'alignaient les uns à côté des autres. À vingt-cinq, le singe était déjà rendu sur la berge et les caïmans commençaient à s'aligner dans l'eau. Le roi voyait les caïmans s'aligner bien loin, et bien docilement. Il était très content de pouvoir prouver à ce petit singe impertinent que non seulement son peuple était nombreux, mais qu'il était aussi discipliné. Et le singe continuait à compter, en sautant d'un caïman à l'autre : « Soixante-cinq, soixante-six, soixante-sept. » De temps en temps, il se retournait pour crier au roi : « Nous ne sommes qu'à deux mille (ou à cinq mille, ou à dix mille). Jamais tu ne réussiras à réunir cent mille caïmans! » Chaque fois, le roi des caïmans, offusqué, regardait derrière lui et répondait au singe : « N'en sois pas si certain. Il y a des caïmans qui continuent d'arriver de partout. Nous dépasserons probablement le million! » Et le singe continuait de compter, sautant d'un caïman à l'autre. Et plus il comptait, plus il se rapprochait de la rive.

Lorsque le roi comprit enfin ce qui était en train d'arriver, il était déjà trop tard : seulement quelques mètres séparaient le singe du rivage. Le roi cria de toutes ses forces pour qu'on attrape le singe, mais c'était un très vieux caïman qui était au bout de la file. Ce dernier essaya de l'attraper, mais il arriva tout juste à lui couper la queue et à lui arracher une touffe de poils avant que le singe ne se réfugie tout en haut d'un bananier.

Le roi des caïmans eut affreusement honte de s'être fait avoir ainsi. Depuis ce temps, il a quitté son peuple et vit très, très loin de là. Il se sent souvent seul et la seule chose qui l'amuse un peu, c'est de voir ces singes qu'on appelle des mandrills. Chaque fois qu'il voit leur derrière sans queue, rouge et tout pelé, il se rappelle la leçon qu'il a apprise et se dit : « Voilà un descendant de ce singe qui s'est bien moqué de moi. Ils font bien rire les enfants avec leur derrière tout rouge, et j'espère bien qu'ils porteront cette marque jusqu'à la fin des temps. »

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La légende parle d’un caïman. Le caïman est un animal qui vit surtout dans l’eau. Il a une grande bouche, une longue et forte queue et des pattes très courtes. Il y a trois autres animaux qui font partie de la même famille que lui. Déplace les voyelles de la colonne de droite vers la colonne de gauche pour trouver leur nom.

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