Abu Nuwasi vend sa maison

Abu Nuwasi s'était construit une jolie maison avec un étage. Il habitait le rez-de-chaussée de sa maison et avait vendu l'étage à un marchand de la région. Pendant des années, ils habitaient ainsi, l'un au-dessus de l'autre, sans problèmes. Mais un jour, Abu Nuwasi commença à être fatigué de la ville dans laquelle il vivait et voulut partir vivre dans une autre ville, beaucoup plus loin.
Il demanda au marchand à qui il avait autrefois vendu l'étage s'il acceptait de lui acheter maintenant le rez-de-chaussée. L'argent qu'il obtiendrait de la vente permettrait à Abu Nuwasi de se construire une nouvelle maison dans sa nouvelle ville. Mais le marchand était avare. Il savait que Abu Nuwasi avait très hâte de partir au loin, et il espérait secrètement que si Abu ne trouvait pas d'acheteur pour sa partie de la maison, il finirait par partir quand même, en lui laissant le reste de la maison gratuitement.
Abu était bien triste de cette situation. Il essaya plusieurs fois de négocier avec le marchand, mais sans succès. Il avait beau baisser le prix qu'il demandait pour sa partie de maison, le marchand n'acceptait pas de l'acheter. Et Abu Nuwasi n'arrivait pas à trouver d'autre acheteur.
Abu réfléchit beaucoup pour trouver une solution à son problème. Puis un jour, il eut une idée. Il se rendit dans la ville la plus proche et revint peu de temps après avec une douzaine d'hommes grands et forts. Ils les laissa à l'extérieur et monta voir le marchand. « Cher ami, lui dit-il, je suis venu t'annoncer que puisque je n'ai pas réussi à vendre ma partie de la maison, j'ai décidé de la détruire. Les hommes que tu vois dehors sont venus pour m'aider à la démolir. Je suis venu te prévenir pour que tu puisses faire le nécessaire pour sauver ta partie. »
Il est inutile de préciser que le marchand changea immédiatement d'avis et accepta d'acheter le rez-de-chaussée de la maison, au prix initial demandé par Abu. Ainsi Abu Nuwasi put enfin quitter la ville, comme il l'avait prévu, et se faire construire une belle maison dans sa nouvelle ville, bien loin du marchand avare.
(texte adapté d'une fable de Mama Afrika)